Le quartier Griffintown

En 1814, McCord recouvre ses droits et récupère le travail des Griffin. Il fait approuver leur plan des rues par la ville.

L’arrivée massive d’Irlandais à Montréal, à partir de 1815, transforme le sud du faubourg : les ouvriers qui travaillent à la construction du canal ainsi que d’autres employés des usines avoisinantes y sont logés. Griffintown s’affirme comme l’un des pivots de l’industrialisation de la métropole qui s’intensifie à partir des années 1880, alors que Montréal est le centre économique du pays.

Le développement rapide du secteur au XIXe siècle n’est pas entièrement positif : au début des années 1900, les maisons construites rapidement pour loger les employés manquent d’entretien, deviennent des taudis. Le secteur est mal desservi par le réseau d’aqueducs et il est régulièrement frappé par des incendies, des inondations et des épidémies. Le secteur subit aussi un déclin économique et industriel, seulement ravivé lors des deux guerres, au cours desquelles il aide à produire de l’armement.

L’abandon du secteur se poursuit jusqu’en 1990, exacerbé par la fermeture du canal dans les années 60. L’implantation de l’École de technologie supérieure, au milieu des années 1990, relance l’activité de la rue Notre-Dame.

Ces grands projets publics incitent les promoteurs immobiliers à revenir dans cette zone durant les années 2000 et grâce à sa proximité avec le centre-ville, Griffintown redevient un secteur attirant pour les entreprises. Au tournant du siècle, elle est renommée « Cité du multimédia », et devient le foyer de plusieurs entreprises œuvrant dans les nouvelles technologies. Graduellement, elle accueille des projets immobiliers qui logent un groupe de jeunes fortunés. Des restaurants, des cafés, des banques, des hôtels et des magasins de meubles apparaissent pour desservir la nouvelle population.