Le quartier Saint-Henri

En 1813, le petit village devient Saint-Henri-des-Tanneries, et, au début du XIXe siècle, la majorité de la population vit du métier du cuir. Dans cette même période, elle passe de simple commerce d’artisanat à une industrie, avec la construction du canal Lachine, qui ouvre des voies de commerces vers Montréal.

Entre 1876 et 1929, Saint-Henri s’engage dans une deuxième phase d’urbanisation. En effet, grâce au canal Lachine et au chemin de fer qui passe dans la ville, cette dernière voit son industrie se développer rapidement, et de grandes usines ouvrent dans la ville.

C’est également durant cette période (1905) que le quartier Saint-Henri est annexé à Montréal. L’industrialisation amène la population à grandir rapidement. Les conditions de travail y sont dures, mais c’est là que d’importantes ressources communautaires, comme l’une des premières sociétés de secours mutuelles et les Chevaliers du travail, groupe syndicaliste particulièrement actif dans le sud-ouest, se développent.

En 1930, la crise économique frappe de plein fouet et mène une famille sur deux au chômage. Un faible regain d’activité durant la Deuxième Guerre mondiale donne espoir au secteur, mais en 1960, le canal de Lachine ferme, et c’est un autre coup dur pour le quartier. De grandes institutions et industries manufacturières ferment définitivement. Saint-Henri n’est plus un quartier ouvrier, mais grâce à sa proximité avec le centre-ville, il devient plutôt le dortoir de celui-ci.

Dans les années 1980, il connaît un renouveau avec un certain nombre d’entreprises, ainsi que des artistes et des artisans, qui investissent dans Saint-Henri et transforment quelques bâtiments abandonnés en bureaux et en espaces multilocatifs. Saint-Henri reste un quartier appauvri, mais il connaît depuis la renaissance du marché Atwater et la réouverture du canal Lachine à la navigation de plaisance un mouvement d’embourgeoisement qui génère une mutation du paysage commercial.